Mine de schistes bitumineux d'Autun
La nature reprend ses droits.
La mine des Télots a été importante ; elle était notamment équipée d'une raffinerie en 1936 et employait plusieurs centaines d'ouvriers qui produisaient du carburant pour automobile. Cette mine est la dernière, de la région d'Autun, à fermer en 1957. Des vestiges des installations et deux grands terrils marquant le paysage, subsistent au début du XXIe siècle, envahis par une végétation particulière, étudiée pour sa biodiversité. Les Télots sont reconnus comme zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique. J’ai découvert les lieux en 1981, alors que je faisais mon service militaire comme professeur d’arts plastiques au collège militaire d’Autun ; c’est un lieu qui intrigue du fait de la présence des deux pyramides que sont les terrils des Télots et qui m’incite à en découvrir davantage. La mine est alors abandonnée depuis trente ans, enfouie dans la végétation, les pieds dans l’eau. Les bâtiments se dégradent petit à petit offrant leurs murs aux plantes grimpantes, aux herbes folles, aux ronces…
Des lierres épais, d'un vert profond et presque noir par endroits, s'accrochent aux briques, et au béton. Les murs, autrefois lisses et blancs, sont maintenant tachetés de mousse et de fissures profondes, révélant les couches de pierre et de brique sous-jacentes. Des couches de gravats et de saleté, laissent entrevoir des scènes d'une vie passée et le travail des mineurs. Au premier plan, des herbes folles et des fleurs sauvages, contrastent avec les tons sombres et ternes des ruines, apportant une touche de vie et de couleur. Quelques rayons de soleil illuminant certaines parties des ruines créent des jeux d'ombre et de lumière qui accentuent la profondeur et le relief des structures. L'ensemble évoque une impression de grandeur passée et de sérénité retrouvée, une réalité figée dans la décomposition et la lente destruction, une ode à la puissance de la nature et à la fragilité du temps et des activités humaines.